S'il a affiché son scepticisme face à un nouvelle forme de paiement à l'égard des particuliers, le gouverneur Andrew Bailey a toutefois indiqué qu'une monnaie numérique entre établissements financiers est en "bonne voie".

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, le 8 mai 2025, à Londres ( POOL / CARLOS JASSO )
Pendant que l'Europe mène son chantier vers un "euro numérique", le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Andrew Bailey, a fait part de ses doutes quant à l'intérêt d'un tel équivalent pour une livre sterling accessible aux particuliers, qui leur permettrait d'effectuer des paiements numérisés sans passer par des banques.
"Je ne suis pas certain que nous devons créer de nouvelles formes de monnaie" numérique à destination des consommateurs, a indiqué Andrew Bailey dans une conférence vendredi 20 juin à Kiev, considérant qu'elles n'étaient pas nécessaires pour "tirer parti des nouvelles technologies numériques dans le domaine des paiements".
La BoE planche depuis plusieurs années sur ce type monnaie, communément surnommée "britcoin", qui existerait parallèlement aux espèces et permettrait notamment de mieux lutter contre la fraude. Une décision sur sa création doit être prise d'ici quelques années.Andrew Bailey a en revanche déclaré que la création d'une monnaie numérique de banque centrale "de gros", cette fois-ci entre les établissements financiers, était "en bonne voie".
Hostilité des banques
Un projet similaire d'euro numérique est développé dans l'Union européenne, à un stade plus avancé. Cette monnaie numérique dite "de détail" est attendue d'ici la fin de la décennie. Il permettra aux citoyens européens de disposer d'une monnaie numérique équivalente à des billets de banques. "La distribution de l'euro numérique s'appuiera sur un 'partenariat public-privé' avec les banques commerciales, et non pas contre elles", avait indiqué le gouverneur de la Banque de France l0 juin dernier, Villeroy de Galhau, évoquant "un modèle économique équilibré".
Les banquiers répètent à l'envi tout le mal qu'ils pensent de l'euro numérique. Le cabinet de conseil PwC calculait par ailleurs dans une étude publiée le 5 juin et commandée par plusieurs associations bancaires, que la facture de l'euro numérique pourrait s'élever pour les banques européennes à 18 milliards d'euros.
Monnaies numériques : de quoi parle t-on?
Ces monnaies numériques (dont l'acronyme est CBDC) sont des monnaies officielles émise par des Etats, et se distinguent en cela des cryptomonnaies, qui existent sans être gérées par une autorité centrale. Afin de certifier et accélérer les transactions, les CBDC peuvent s'appuyer sur la technologie de la "blockchain", sorte de registre inaltérable et décentralisé, sur laquelle reposent les aussi cryptomonnaies.
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